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Mercredi 7 juin 2023

Histoires de vies… et de télétravail !

Le télétravail est un sujet assez vaste et abordable sous plein d'aspects. Pour cet article,  j'ai choisi de donner la parole à celles et ceux qui n'en n'ont pas ou très peu : salariés ou étudiants. Nous avons la chance de pouvoir exercer en distanciel régulièrement et je trouve ça intéressant de recueillir l'avis de personnes d'horizons divers. L'idée étant de récolter leur vision sur ce mode de fonctionnement et les avantages et inconvénients selon eux.

J'ai discuté de ce sujet avec mon entourage et j'ai résumé leurs retours, les noms étant modifiés pour des raisons évidentes.

Jade, 30 ans

  • Alternance / master dans l'enseignement
  • Par le passé elle a pu donner des cours à distance, elle et ses élèves étaient en télétravail durant la pandémie COVI-19.
  • D'après son expérience, le télétravail dans l'enseignement, en plus d'être un frein à la motivation, un moteur d'inégalités. En effet, les enfants qui n'ont pas accès à un environnement de travail sain sont clairement désavantagés. Elle a donné l'exemple de familles n'ayant qu'un ordinateur familial qui peut être utilisé par un autre membre de la famille à la fois, ou encore, les foyers n'en possédant pas.
  • Elle met par contre en avant les réveils plus tardifs et le fait de ne pas avoir de trajet en transports.

Louise, 26 ans

  • Pharmacienne : Comme vous pouvez vous en douter, être pharmacien en télétravail est compliqué. Plus sérieusement, ce ne serait pas viable car son travail implique le contact avec de "vrais gens" (personnes âgés, plus jeunes, personnes en difficultés), c'est la base de son métier.
  • De plus, elle ne peut organiser son appartement pour travailler et avoir un espace dédié.
  • Elle envie néanmoins les réveils plus tardifs également, la journée en pyjama/jogging, le repas du midi et le fait d'être chez soi dès que le PC est éteint.
  • Elle le résume bien : "enviable mais pas vivable".

Emma, 31 ans

  • Directrice artistique
  • Pratique le télétravail depuis 2014, directement après ses études en raison de la nature de son métier.
  • Son témoignage est plus intime car elle évoque des expériences plus personnelles. Suite à des soucis de santé, elle s'est beaucoup concentrée sur son travail entraînant un burn-out. Elle a vécu différentes périodes de télétravail : D'abord dans une grande ville puis dans une plus petite impliquant des variations dans la façon de le vivre, notamment pendant les différents confinements, elle qui a mieux vécu le confinement dans une plus petite ville.
  • Elle a remarqué une grande nuance dans les interactions entre collègues et une plus grande difficulté à interagir suite au confinement. Elle a pu mettre en place une routine d'habillement et de maquillage pour se sentir travailler. Aujourd'hui elle fait du 50/50, une partie en télétravail, une autre sur site où elle a un bureau et des outils de meilleure qualité. Cependant le rapport confort/bruit est bien meilleur chez elle. Les réunions sont faites en présentiel le matin et le reste du travail chez soi l'après-midi. Elle peut comparer cette expérience avec du 100% présentiel dans son ancien travail sur un an et demi.
  • Selon elle les avantages sont les suivants : côté humain, apprendre à travailler en équipe, formation plus efficace. Elle raconte aussi avoir subi des tentatives de manipulation sur son lieu de travail étant dans une petite structure. Elle soutient que le télétravail permet d'éviter ce genre de dérives car la distance joue un rôle dans les interactions.
  • Enfin, elle doit se sentir appartenir à un groupe et impliquée dans la vie du ou des projets, donc sa motivation vient des actions menées par l'entreprise pour créer cette cohésion.

Chloé, 60 ans

  • Assistante maternelle
  • Évidemment dans son métier elle ne peut faire de télétravail, le travail perdrait légèrement de son intérêt pour les parents. Ses horaires sont largement variables en fonction des impératifs des parents alors elle exerce chez elle, avec son mari et ses propres enfants dans l'appartement. Cette précision est importante pour comprendre son avis sur le sujet.
  • Elle ferait bien du télétravail 1 à 2 jours par semaine si elle exerçait une activité qui le lui permettait.
  • Elle met l'accent sur le temps de sommeil supplémentaire, la préparation d'un repas plus équilibré ou le fait de s'habiller plus confortablement au quotidien. Elle termine en disant que ce serait pratique pour placer ses différents rendez-vous personnels, comme les rendez-vous médicaux, par exemple.
  • Les défauts selon elle sont les difficultés de concentration dues à la présence de la famille, un manque d'espace de travail et le fait qu'elle a besoin de bouger et sortir pour ne pas être enfermé chez elle.

Gabriel, 25 ans

  • Surveillant et étudiant en informatique
  • Il a pu parcourir différentes époques du « télétravail », que ce soit à cause des grèves dues aux gilets jaunes ou aux périodes de confinement. Il a donc eu des cours en distanciel et met l'accent sur les difficultés organisationnelles des enseignants et de l’université plutôt qu’au simple fait d’avoir des cours en distanciel. Il a par exemple dû sauter certains cours car son université n'avait pas les outils nécessaires pour assurer la logistique vis-à-vis du nombre d’élèves concernés.
  • Selon lui, au contraire, le fait d'avoir un environnement de travail personnalisable en distanciel est un plus. Il souligne également la question des transports qu'il n’a pas à prendre.

Arthur, 32 ans

  • Développeur
  • Arthur est un développeur qui ne fait plus de télétravail. Il a par le passé très mal vécu le travail à distance. Son ancienne entreprise n'avait pas mis les moyens nécessaires pour communiquer efficacement avec ses salariés. Finalement, il s'est senti isolé socialement. Il réalisait de plus gros horaires et souffrait d’une mauvaise communication interne que ce soit avec ses collègues ou encore sa hiérarchie. Petit à petit, il s'est senti à l'écart de son entreprise étant freiné dans sa production, et donc sa progression. Il a décidé de changer d’employeur à la suite d’un début de dépression.
  • Depuis, il a décidé de ne plus faire de télétravail et va sur site tous les jours où il retrouve des collègues dans la même dynamique que lui.

J'ai essayé de recueillir des avis de personnes diverses sans être trop redondant. Notre métier de développeur est privilégié car il nous permet, selon le contexte, une activité à distance quasiment à 100%. Naturellement, nous avons un attrait plus prononcé pour le télétravail. Moins de transports, davantage de temps pour nos actions du quotidien, tâches ménagères ou préparation des repas, plus de flexibilité pour son organisation personnelle, ses rendez-vous ou impératifs, etc... Ceci a pour conséquence de diminuer le stress quotidien dû à ces actions et donc d'être plus efficace dans notre vie perso.

Néanmoins, il est essentiel d’avoir un bon support organisationnel tel qu’une culture d’entreprise adaptée, marquée par l’ouverture et la confiance. Par ailleurs, il faut fournir un encadrement et des outils adéquats, notamment, des outils de communication ou encore des pratiques de socialisation formalisées. Finalement, il est important de veiller à construire des bonnes relations sociales basées sur la confiance, la disponibilité et l’écoute, afin de prendre en compte les besoins de ses employés.

Antranik