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Lundi 9 décembre 2024

Ces femmes qui font l’histoire de la technologie

Les femmes représentent aujourd’hui 24% des effectifs dans le secteur du numérique. On constate que ce faible chiffre est principalement lié à des stéréotypes encore très présents dans notre société. Pourtant elles ont toujours fait partie de l’histoire de la technologie.

Dans cet article, vous allez découvrir la vie de trois femmes qui ont su dépasser les préjugés et innover chacune en leur temps.

 

Ada Lovelace La créatrice du premier programme informatique (1843) :

« La machine analytique n’a nullement la prétention de créer quelque chose par elle-même. Elle peut exécuter tout ce que nous saurons lui donner à exécuter. Elle peut suivre une analyse ; mais elle n’a pas la faculté d’imaginer des relations analytiques ou des vérités. Son rôle est de nous aider à effectuer ce que nous savons déjà dominer. »

Ada Lovelace naît sous le nom de Augusta Ada Byron le 10 décembre 1815 à Londres. Elle est la fille d’un poète anglais Lord Byron et de Anne Isabella Milbanke, une grande amatrice de mathématiques.

Un mois après sa naissance ses parents se séparent et elle ne rencontrera jamais son père, parti à l’étranger, qui mourra 8 ans plus tard en Grèce.

Dans ses correspondances avec Lord Byron, Anne Isabella décrit Ada comme étant une enfant joyeuse et dont l’imagination s’exerce à travers son ingéniosité mécanique.

En grandissant auprès de sa mère, Ada développe une passion pour les mathématiques. C’est à 17 ans qu’elle va rencontrer Charles Babbage, un grand inventeur connu pour avoir notamment créé une « machine à différence » (une sorte de grosse calculatrice mécanique). Fascinée par le fonctionnement de cette machine, Ada entretient une correspondance avec l’inventeur qui devient au fil des mois son mentor.

En 1835 Ada se marie à William King avec qui elle aura 3 enfants dont le plus jeune va naitre en 1839. C’est cette même année qu’elle reprend son apprentissage des mathématiques sous la tutelle du mathématicien Augustus de Morgan car à cette époque les femmes n’avaient pas accès à l’université.

Elle continue également de s’investir dans les travaux de Babbage sur une future invention nommée « machine analytique », l’ancêtre de nos ordinateurs et imagine l’utiliser pour programmer des poèmes.

En 1843, Ada traduit l’article d’un ingénieur italien sur la machine analytique et ajoute ses réflexions. C’est parmi ces notes qu’elle écrira ce qu’on reconnait comme le premier algorithme informatique à savoir comment utiliser la machine pour calculer les nombres de Bernoulli. Elle prouve ainsi qu’une machine peut exécuter une suite d’instructions précises. Les Notes ont bien été publiées mais son identité cachée sous les initiales A.A.L.

Malgré tous ses efforts pour la financer, cette machine analytique restera théorique et Ada mourra d’un cancer à l’âge de 36 ans. C’est un siècle plus tard que ses travaux serviront à Alan Turing dans la conception du premier ordinateur.

Le langage « ADA » créé en 1980 par le Department of Defense des États-Unis porte son nom en hommage à la première codeuse de l’histoire.

« La machine pourrait composer de manière scientifique et élaborée des morceaux de musique de n’importe quelle longueur ou degré de complexité ».

« Beaucoup de personnes […] s’imaginent que parce que la “Machine” fournit des résultats sous une forme numérique, alors la nature de ses processus doit être forcément arithmétique et numérique, plutôt qu’algébrique ou analytique. Ceci est une erreur. La “Machine” peut arranger et combiner les quantités numériques exactement comme si elles étaient des lettres, ou tout autre symbole général; en fait elle peut donner des résultats en notation algébrique, avec des conventions appropriées »

 

Grace Hopper : L’inventrice du COBOL (1959)

Grace Hopper née Grace Brewster Murray et surnommée « Amazing Grace » naît le 9 décembre 1906 à New-York d’un père assureur et d’une mère au foyer passionnée par les mathématiques (ça ne vous rappelle pas quelqu’un ?).

On raconte qu’à l’âge de sept ans elle aurait démonté les horloges de sa maison pour en comprendre le fonctionnement, ce qui démontre sa grande curiosité.

Elle étudiera au Vassar College puis à l’université de Yale où elle deviendra docteur ès mathématiques*.

En 1943 elle rejoint l’armée américaine. Un an plus tard, promue lieutenant elle travaille sur la programmation de l’ordinateur Harvard Mark I, utilisé pour calculer les trajectoires des balistiques lors de la Seconde Guerre mondiale. Elle poursuivra sa carrière en intégrant l’Eckert-Mauchly Computer Corporation et travaille sur le premier ordinateur commercial produit aux Etats-Unis UNIVAC I. Elle développera le concept de compilateur pendant cette période.

Une autre grande invention associée à Grace est le langage COBOL en 1959. C’est un langage qui a révolutionné le monde informatique, et aujourd’hui encore, bien que de moins en moins utilisé on trouve des programmes COBOL dans les systèmes bancaires ou de la sécurité sociale par exemple.

Conférencière et autrice, elle reste fidèle à l’informatique et continue de partager sa connaissance jusqu’à sa mort en 1992.

Barack Obama lui décernera en 2016 à titre posthume la médaille présidentielle de la Liberté, décoration militaire pour récompenser les services rendus par des civils à la nation.

  *Petite note : « ès » est une préposition datant du Xème siècle, contraction de « en » et de « les »          

Lucie Basch : L’ingénieure anti-gaspi, fondatrice de Too good to go (2016)

Lucie Bash est une jeune entrepreneuse française. Après avoir obtenu son diplôme d’ingénieure en 2016 à l’école centrale de Lille, elle démarre sa carrière chez Nestlé au Royaume-Uni. Son job consiste à trouver comment produire plus vite et moins cher.

C’est là qu’elle comprend que la surproduction fait partie du processus de production et que le gaspillage alimentaire est donc pleinement intégré dans les mentalités du monde industriel.

C’est un voyage à Oslo en février 2016 qui va la mener sur le chemin de l’entreprenariat. Elle découvre l’économie collaborative et l’entreprenariat social, ce qui lui donne une idée pour faire face au gaspillage alimentaire : concevoir une plateforme de mise en relation entre les commerçants et les particuliers afin de ne pas jeter les invendus en fin de journée.

Too Good To Go est né.

En France plus de 13 millions de téléchargements ont été comptabilisés et l’application aurait permis de sauver plus de 60 millions de repas.

 

Conclusion :

Ces trois femmes ont marqué l’histoire de la technologie en faisant preuve d’innovation selon le contexte et les enjeux de leur époque. J’espère que vous aurez eu plaisir à découvrir leurs vies dans cet article.

 

Elodie