Lundi 1 mars 2021
« Cloud computing » L’avenir des entreprises.
Depuis quelques années le terme « cloud computing » est devenu omniprésent dans le jargon informatique. On peut retrouver bien des exemples des conséquences du cloud computing : depuis les applications grand public telles que Drop box aux logiciels dédiés aux entreprises telles que les ERPs en passant par la suite office 365 ; le cloud est partout. Mais que veut vraiment dire cet anglicisme que l’on peut traduire grossièrement par « ordinateur dans les nuages » ? En une phrase on peut tout simplement dire qu’au lieu d’utiliser votre propre ordinateur ou smartphone, vous utilisez l’ordinateur de quelqu’un d’autre. Ce ou ces ordinateurs peuvent se trouver n’importe où dans le monde, d’où l’appelation « dans les nuages ». L’accès à une connexion internet est donc obligatoire pour profiter des services cloud.
Attention cependant à ne pas confondre le cloud computing et les termes SaaS, IaaS ou encore PaaS : respectivement Software, Infrastructure et Plateforme as a Service. Les termes SaaS, IaaS et PaaS font référence à un modèle de consomation de logiciel, infrastructure ou de plateforme à distance. Ce modèle est très similaire au cloud du fait que ces services sont utilisés à distance, généralement par le biais d’une interface utilisateur à laquelle on accède depuis son navigateur comme un site web. La différence avec le cloud est que ces services ont une fonction bien définie : Drop box ne fait que stocker vos divers fichiers en ligne et Office 365 n’est que la suite office mais en ligne. Le cloud computing se veut être une solution beaucoup plus généraliste, et adaptable à différents types de besoins. Il offre généralement la possiblité de faire tourner un système d’exploitation (windows et/ou Linux) sur des machines virtuelles avec des performances variables selon les besoins et les budgets.
Ceci biensûr n’est qu’un service parmi tant d’autres. En début d’année 2020 le leader dans domaine du cloud, Amazon Web Services (AWS), propose un total impressionnant de 212 services différents allant de service dédié aux bases de données à l’intelligence artificielle en passant par des services de stockage. Avec une telle quantité de services, AWS couvre la grande majorité des besoins et des domaines d’activités des entreprises. Leur permettant de se passer de leur propre serveur ou data Center. C’est de là que le terme « serverless » ou « sans serveur » en anglais vient.
(source : https://en.wikipedia.org/wiki/Amazon_Web_Services)
En tant qu’entreprise, pourquoi devrais-je migrer vers le cloud ?
Comme mentionné précédement, les services clouds sont une alternative se voulant être viable, et même plus profitable, aux besoins et fonctionnement conventionnels des entreprises. Le principe est simple : au lieu de gérer soi-même ses propres infrastructures qui peuvent par exemple inclure des dizaines, voir des centaines d’ordinateurs rangés dans des serveurs, un système de refroidissements complexe, les bâtiments pour héberger tout ça et la facture d’éléctricité et d’internet qui va avec quelqu’un d’autre se charge de faire tout ça pour vous. Ce qui veut dire que vous n’aurez pas non plus besoin de payer une équipe en interne pour le faire.
En parlant d’argent ; le client ne paye que ce qu’il consomme à l’unité. Cette unité peut être la seconde pour un ordinateur virtuel par exemple ou encore le gigaoctet de donnée stockée pour une base de données ou pour des fichiers. Les fournisseurs de service cloud guarantissent ensuite un accès 24h/24, 7j/7 avec une disponibilité des services à hauteur 90% du temps. AWS guarantit une disponibilité de ses services de 99,99% du temps, incluant un remboursement de la totalité des frais si cette disponibilité descend en dessous de la barre des 95%. De plus AWS propose différents conseils et solutions de back-up des données en cas de défaillance de ses infrastructures ou encore en cas de catastrophe naturelles telles qu’un tremblement de terre. Ce dernier propose un service dédié au suivi et à la gestion de la consommation qui propose des conseils pour optimiser le temps d’utilisation des resources et donc la facture à la fin du mois.
(Source : https://aws.amazon.com/compute/sla/)
Dernièrement, mais fait tout aussi important, les fournisseurs de services cloud proposent de prendre la responsabilité en cas de faille ou de piratage de leur Data Center (DC). C’est à dire que si un individu parvient à récupérer les données présentes sur un DC, que ce soit en se connectant physiquement dessus ou en abusant d’une faille dans le système, le fournisseur prend la responsabilité et rembourse le client à la hauteur des dommages subis. Ceci ne couvre évidement pas des fuites de données qui auraient été causées par une faute de la part du client. Mais après les précédentes failles détéctées au sein même des processeurs intels, leader dans le domaine des microprocesseur, il est plus rassurant de se dire que ce sont les géants de la techs qui prennent les choses en main à ce niveau là. Amazon, Microsoft et Google proposeront très probablement une meilleure sécurité et des mis-à-jours plus fréquentes que vous.
A la lumière de ces informations il est donc aisé de comprendre pourquoi il est profitable pour une entreprise de migrer vers le cloud. Cela étant tout aussi valable pour une multinationale que pour une PME, voir un nouvel entrepreuneur, car les coûts restent avantageux par rapport à la qualité des services proposés et aux guaranties sous-jacentes. Enfin, d’un point de vu écologique, avoir la totalité des traitements informatiques localisés à quelques endroits déjà très énergivore de la planète serait beaucoup plus efficient que d’avoir des redondances éparpillées un peu partout sur le globe.
Les barrières empêchant l’accès aux nuages ?
Arrivé à ce point dans cet article vous pourriez vous demander mais pourquoi donc toutes les entreprises ne sont-elles pas déjà dans les nuages ? Il ne semble y avoir que des avantages non ? Après tout, même les jeux vidéos veulent s’y mettre maintenant. Alors oui, mais non. Le cloud est une technologie encore très récente. Amazon a été le pionnier de cette innovation en lançant AWS en 2002. Mais à ce stade c’était plus un prototype qu’autre chose, voué à un avenir encore incertain comme beaucoup de services de la firme de Jeff Bezos. Le service a d’ailleurs été relancé en 2006 avec son premier réel service qui ait décolé : S3 ou Simple Storage Service qui proposait d’héberger en ligne n’importe quel type de fichier (Drop Box a été l’un des premiers à avoir profiter de ce service). AWS a généré en 2018 un chiffre d’affaire impressionant de 25 milliards de dollars mais pour une existence d’à peine plus d’une décénie.
Et comme toute nouvelle technologie arrivant dans le monde de l’entreprise, cela demande du temps pour intégrer les connaissances nécéssaires et encore plus de temps pour intégrer les nouveaux process. Si on prend par exemple le leader AWS, ce dernier propose à qui le souhaite (et remplissant les pré-requis) de passer des examens pour obtenir une certifications. Cette certification représente selon la firme une preuve de la bonne maîtrise de ses services par ses possesseurs. Il existe aujourd’hui un total de 11 certifications couvrant différentes spécialités plus ou moins avancées.
Les certifications les plus avancés requièrent jusqu’à 2 ans d’expérience et ceci ne garantit cependant pas d’obtenir la certification. Ces dernières sont tellement rigoureuses que des sites webs ont créé leur business model autour de la formation à celles-ci.
(Source : https://aws.amazon.com/fr/certification/)
Le site acloud.guru est un exemple populaire mais loin d’être seul. Selon ce dernier, il y aurait un peu plus de 60 000 personnes ayant au moins une certification AWS en 2017 avec environ une quarantaine de nouveaux certifiés par jour. Le site http://awsome-aws.blogspot.com/ propose des chiffres similaires avec plus de 62 000 certifiés et un peu plus d’une centaine de nouveau certifiés par jour. Je n’ai pas pu obtenir de chiffres officiel à ce niveau mais il est clair qu’à l’échelle mondiale un expert du cloud n’est pas encore une resource lambda.
(Source :http://awsome-aws.blogspot.com/2017/03/total-count-of-world-wide-aws-certified.html)
La migration vers le cloud a donc un coût, qui, à l’inverse des dépenses typiques d’une entreprise est tout nouveau. De plus, pour une technologie qui est aussi disruptive que le cloud, plus une société a un patrimoine matériel et logiciel considérable, plus il est difficile et chronophage de faire la migration. Pour le moment, il est plus commun pour de grandes entreprises de gérer ses infrastructures en interne ou par le biais de sous-traitants et de voir le cloud comme une technologies pour les initiés.
Quelques chiffres pour conclure:
AWS, le leader du secteur détient plus du tiers du marché à l’échelle mondiale en 2018 avec une croissance annuelle de 33,2%. Il est suivi de Microsoft Azure avec 14,9% de part de marché mais avec une croissance annuelle impressionnante de 62,3%. Google Cloud Plateform arrive troisième mais avec seulement 4,9% mais lui aussi affiche une pente de croissance très aigüe avec 67%. Le géant chinois Alibaba suit aussi la tendance avec 4,4% de part de marché. Les autres acteurs représentant 42,4% du reste du marché et se spécialisent pour la plupart dans des secteurs de niches bien défini. IBM propose par exemple son célèbre IBM Watson qui propose des services d’intéligence artificielle bleufant mais à des prix élevés et à destination d’un secteur bien défini : le traitement du langage naturel.
(Source : https://www.parkmycloud.com/blog/aws-vs-azure-vs-google-cloud-market-share/)
Il est clair que le cloud est une technologie qui a décolé comme jamais. Et que vous soyez un(e) jeune entrepreneur avide de nouvelles technologies ou président d’une entreprise ayant forgé des décénies d’histoire n’ayant rien à voir avec le monde de la tech, je suis sûr que le cloud vous proposera, si ce n’est déjà le cas, quelque chose d’intéressant. Dans un monde où « l’Uberisation » est un mot qui touche de plus en plus de secteurs, le vôtre ne serait tarder, si ce n’est aussi déjà cas...